Panier alimentaire et conditions actuelles de sécurité alimentaire, janvier 2015

Evolution du coût réel du panier alimentaire

Comme on pouvait s’y attendre, durant l’année 2014, le prix du panier alimentaire s’est montré relativement stable, avec des fluctuations mensuelles légèrement négatives (-0.2 pourcent en moyenne par mois). Pour cette période, le prix individuel s’est stabilisé autour d’une moyenne de 422 gourdes en termes réels, soit, pour une famille de cinq pFood_Basket_Jan15ersonnes, l’équivalent de 2110 gourdes par mois en termes réels. Le panier alimentaire, dont le coût est considéré comme un proxy dans l’analyse de l’accès aux aliments, s’est avéré plus accessible cette année que par rapport à 2013 (-9 pourcent environ), ceci même par rapport aux trois années précédentes, à savoir 2011-2013, sauf en juillet-septembre de 2012.

En effet, les données collectées attestent une nette baisse du coût du panier qui passe de plus de 500 gourdes en moyenne en 2011 à près de 422 gourdes en 2014. Ce qui représente une chute de plus de 18 pourcent en moyenne. Il faut noter que cette tendance baissière s’est poursuivie au cours de 2012 et 2013, soit respectivement de 481.65 et 460.4 gourdes en moyenne.

Comme souligné au bulletin paru en juillet 2014, ceci résulte de la stabilité relative, voire même de la baisse des prix de la plupart des produits alimentaires de base[1], tant sur le plan local qu’externe, à l’exception du riz local (variété tcs-10) et de l’huile de cuisson. En effet, les produits alimentaires locaux comme le maïs, le haricot (toute variétés confondues, ont fait montre d’une baisse significative de prix en 2014 par rapport à l’année 2013, soit respectivement de 14.3 pourcent et 13 pourcent en moyenne. En revanche, le prix du riz local tcs10 a connu une hausse de plus de 7 pourcent par rapport à 2013 et tend à se rapprocher de celui du riz importé, notamment la variété Tchaco.

 

Il faut encore souligner que l’appréciation du dollar par rapport à la gourde n’a pas eu d’impact direct sur les prix des produits alimentaires importés, hormis l’huile de cuisine, ceci en raison de l’effet compensatoire de la baisse des prix alimentaires sur le marché international. Le prix du riz importé a très peu fluctué et même accusé une baisse moyenne de 2 pourcent par rapport à 2013. Il y va aussi du maïs importé et surtout de la farine de blé et du sucre dont les prix ont chuté respectivement de près de 7 pourcent et de 11 pourcent en termes moyens. L’huile de cuisine, parmi les produits alimentaires importés les plus prisés dans la consommation alimentaire, est le seul produit ayant enregistré une certaine hausse en 2014 mais de manière modérée (2 pourcent en moyenne) sur la plupart des marchés.

 

La tendance observée en 2014 porte à maintenir l’hypothèse en dépit de l’appréciation du billet vert par rapport à la gourde, les prix des produits alimentaires importés sont très peu enclins à une baisse significative, ce qui aurait beaucoup plus d’impact sur le degré d’accessibilité du panier alimentaire considéré dans le cadre de l’analyse de l’accès aux aliments. Ceci paraît fondé en raison de la pondération du riz importé dans la consommation alimentaire des familles. En effet, 80 pourcent du riz consommé en Haïti provient du reste du monde, en particulier des Etats Unis et ce produit représente environ 30 pourcent du panier alimentaire présenté dans ce bulletin. Cela semble indiquer que toute fluctuation importante du prix de ce produit pourrait avoir un impact significatif sur le coût du panier.

Malgré la forte appréciation du dollar, l’accès aux aliments s’est nettement amélioré en 2014 comparativement à 2013.

 

 

[1] Les racines et les tubercules ne sont pas prises en compte.

 

 

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